Rallye Belgique

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Epreuves oubliées


Epreuves oubliées #5 : Houtland Rally

              Pour ce cinquième épisode, nous traversons la frontière linguistique pour nous intéresser à une épreuve flandrienne tombée dans l'oubli. Un événement à l’ascension rapide mais à l’existence relativement courte. C’est au Nord de Roulers, à Kortemark et dans ses environs, que se déroulait ce rallye printanier. Tout a débuté en 1981 lorsque l’Automobielclub Mistral local organisa le week-end des 30 et 31 mai la première édition de cet Omloop van het Houtland. Pour l'anecdote, l'Houtland est le nom donné à cette région qui est la plus boisée de Flandre Occidentale. Il ne s’agit alors que d’un petit rallye provincial comme il en existe beaucoup dans cette province à l’époque. Mais l’épreuve ne manque pas d’attraits et remporte rapidement un beau succès parmi les pilotes régionaux.

 En 1982, dès sa deuxième édition, l’Omloop van het Houtland compte pour le championnat VAS « interprovincial ». Plusieurs cadors des rallyes régionaux flamands sont de la partie. Parmi eux, il y a bien évidemment le jeune et spectaculaire Paul Lietaer au volant de sa Talbot Sunbeam Lotus. Mais l’homme à la moustache ne gagne pas. Il doit s’incliner face au local Eddy Van Oost et sa Porsche 911.

 

                Après deux autres éditions réussies en VAS, dont l'édition 1984 très relevée et remportée par le Porschiste Luc Claerhout, l’Omloop van het Houtland accède dès 1985 au championnat de Belgique des rallyes nationaux. Une promotion qui pourrait étonner quand on sait que d’autres rallyes de la région bénéficient déjà du statut national voire international, comme le TAC ou l’Omloop van Vlaanderen. Mais l’Automobielclub Mistral doit surtout cette belle récompense à la qualité remarquable de son organisation. Et il faut aussi noter que le parcours tracé autour de Kortemark a de quoi séduire et n'a rien à envier à ses voisins. L’épreuve change aussi de nom pour l'occasion et devient l’Houtland Rally, tandis qu'une nouvelle date, fin mars, est retenue pour pouvoir prendre place au mieux dans le calendrier national. 7 spéciales différentes sont au programme. Dans le désordre : Handzame Muishoek, Kortemark Elle, Kortemark Zuid, Kortermark Noord, Pale Putten, Ruidenberg et Bovekerke

                La cinquième édition, qui est donc aussi la première à l’échelon national, attire la plupart des habitués de la « D2 » de l’époque. Le très jeune Pascal Gaban et Marc Soulet en Porsche, Guy Grammet en Quattro ou Dany Delettre en Alfa GTV6. Le tout est rehaussé par les présences du régional Ivan Viaene sur Opel Ascona et de l'Anversois Flory Roothaert en Nissan 240RS. Gaban, dont le talent se fait de plus en plus remarquer, part favori. Mais il est trahi par sa mécanique. Tout profit pour Viaene qui s’impose avec sa « petite » Ascona Groupe A. Il s'impose devant Dany Delettre et Frank Priem, un autre régional, en Opel Kadett GT/E.

 

                En 1986, le succès de l’épreuve ne diminue pas, bien que le Rallye de Hannut ait eu lieu à peine une semaine auparavant. On y retrouve de nouveau la majorité des favoris au titre national. Gaban, Grammet, Soulet, Priem, Delettre, Vleminckx et Gewelt, entre autres... Et pour faire le nombre, on peut compter sur la présence du Citroën Visa Trophy et de la Peugeot 205 GTi Cup. 5 boucles de 6 spéciales sont au programme. Celles-ci sont les mêmes que douze mois plus tôt à l'exception de Bovekerke qui a été mise de côté pour rendre le découpage plus compact.

               Cette fois, Pascal Gaban peut compter sur une Porsche parfaitement fiable. Il ne laisse personne lui contester la victoire et s'impose au terme de l'épreuve avec une avance de 2 minutes et 55 secondes sur son dauphin. Celui-ci n'est autre que Frank Priem, déjà sur le podium douze mois auparavant, cette fois au volant d'une Opel Manta qui n'est en rien comparable à la 911 SC RS de son adversaire bruxellois. Mais Priem devance toute de même une autre SC RS, celle de Marc Soulet qui termine troisième. Seul Guy Grammet, en Audi Quattro, aura pu inquiéter Gaban en début de course, avant de devoir jeter le gant. Au pied du podium, Dany Delettre (GTV6), le jeune Omer Saelens (Manta) et Erik Vleminckx (Kadett) complètent le top 6. Mais la performance du jour est signée par un certain Bruno Thiry. Le jeune pilote des Cantons de l'Est, qui s'est déjà mis en évidence en provincial les saisons précédentes, s'attaque cette année au Visa Trophy. Il est littéralement inatteignable. Avec sa petite Visa GTi N2, il termine dixième et remporte le Groupe N. A l'arrivée, il compte plus de 9 minutes d'avance sur la deuxième Visa classée, celle conduite par Patrick Jamar !

 

              Cette édition 1986 restera malheureusement la dernière en date pour l'Houtland Rally. L'épreuve n'a jamais vraiment pu sortir de l'anonymat auprès du public et des médias. Elle n'a pas pu se défaire de l'ombre que lui faisait alors le TAC Rally, trop proche géographiquement mais aussi trop proche dans le calendrier, et n'a jamais attiré la toute grande foule. Preuve en est, il n'en circule aujourd'hui quasiment aucune vidéo et pas forcément plus de photos. Ce qui explique aussi que cet article soit si pauvrement illustré !

            Depuis lors, quelques épreuves se sont aventurées autour de Kortemark. L'Omloop van Vlaanderen, déjà bien avant que l'Houtland Rally ne voit le jour, a notamment emprunté la spéciale du Ruidenberg à plusieurs reprises. Plus récemment, c'est l'Hemicuda Rally, une manche provinciale flamande basée à Koekelare, qui a également tracé une partie de son parcours dans le coin. Mais l'Houtland Rally, quant à lui, a totalement sombré dans l'oubli...


11/02/2016
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Epreuves oubliées #4 : Boucles du Grand Jemeppe

           Après l'avoir laissée de côté durant plusieurs mois, il est temps de retrouver notre série consacrée aux épreuves oubliées. Pour l'occasion, nous retournons dans une période bénie au cours de laquelle il n'était pas rare que le moindre petit rallye provincial compte jusqu'à 6 ou 7 étapes spéciales différentes. Et le fait que plusieurs de ces spéciales bloquent des villages entiers ne posait alors généralement aucun problème. Cela nous ramène en l'occurrence à la fin des années 1980. C'est à cette époque qu'une petite équipe de la Basse-Sambre décidait de mettre sur pied un nouveau rallye, appelé "Boucles du Grand Jemeppe".

 

           La première édition a lieu en 1987. La plateau est plutôt maigre, avec à peine une quarantaine de voitures au départ. Mais malgré le faible succès d'affluence, le succès sportif est au rendez-vous et Raymond Horgnies l'emporte au terme de l'épreuve.

           L'avènement vient dès la deuxième édition en 1988. Le nombre de participants a doublé. Et parmi les pilotes présents, on retrouve quelques grands noms. Raymond Horgnies vient défendre son titre en Nissan 240RS. Il est notamment opposé à José Lareppe (Manta), Serge Verstaen (Ascona 400), Jean-Marie Milissen (Manta 400), Joseph Lejeune (Sierra RS Cosworth), et même Flory Roothaert qui s'aligne sur sa Nissan 200SX du championnat de Belgique avec le soutien du garage Ciepers de Jemeppe-sur-Sambre. Avec plusieurs pilotes du national, c'est un plateau exceptionnel pour ce petit rallye qui n'est même pas encore interprovincial. Et le parcours aussi prend du galon. L'épreuve débute dès le samedi soir avec une étape show faisant le tour de la Place de Moustier avant d'aller se terminer dans le centre de Spy. Le dimanche, ce sont 4 boucles de 5 spéciales qui sont au rendez-vous, avec plusieurs belles portions en terre à Froidmont (près de la grotte de Spy), à Fayat, à la sortie du zoning des Isnes, ou à Hordin. Ces deuxièmes Boucles du Grand Jemeppe sont dominées et remportées par Jean-Marie Milissen qui montre de plus en plus l'étendue de son talent à cette époque. Le podium est complété par Horgnies et Verstaen, tandis que Roothaert ne termine que sixième.

 

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La descente de la terre d'Ordin aujourd'hui.

 

           Pour la troisième édition en 1989, les organisateurs doivent quelque peu revenir les pieds sur terre. Ils tentent à nouveau d'attirer des pilotes de niveau (inter)national, mais aucun d'entre eux ne peut répondre à l'appel et ils doivent donc se contenter d'une affiche provinciale de qualité. De nouveau entamée par un prologue le samedi soir, l'épreuve est dominée par Raymond Horgnies, toujours sur Nissan 240RS, qui résiste au splendide retour de Serge Verstaen en fin de course. Horgnies s'impose finalement avec 12 secondes d'avance sur le garagiste d'Ecaussines. Le local Pierre Sprumont, de Spy, termine sur la troisième marche du podium avec sa mythique BMW 2002.

 

           L'édition 1990 confirme la réussite de l'épreuve. Un succès et une qualité d'organisation qui permet enfin son accession au championnat interprovincial en 1991. L'épreuve se cantonne désormais à la journée du dimanche, avec tout de même 3 boucles de 6 spéciales et une demi-boucle de 3 spéciales, soit 21 spéciales au total. Si plus aucune vedette n'est présente, tous les cadors du provincial de l'époque sont au départ. Mathy, Verstaen, Min, Glendza, Kremer, Pagani, Dorn, Dernivois, Dossogne, Sterckx, Delleuse, ... Mais tout ce beau monde n'empêche pas Raymond Horgnies de décrocher une troisième victoire à Jemeppe sur Sambre, cette fois-ci en Opel Manta. Le boulanger d'Arsimont devance les montures similaires de Nicolas Min et Dominique Kremer, ce dernier étant pénalisé par une crevaison alors que la deuxième place se profilait à l'horizon.

 

           Mais cette édition 1991 restera malheureusement la dernière des Boucles du Grand Jemeppe. L'épreuve n'a plus lieu à partir de 1992. Une disparition regrettable, précipitée par le décès en janvier 1992 de Pascal Vassart, une des chevilles ouvrières du club organisateur. Depuis lors, les autres épreuves voisines qu'étaient le Criterium Bernard Allen et le Rallye de Sombreffe ont aussi disparu. Et la région de la Basse-Sambre est malheureusement désormais vide de tout rallye...


14/10/2015
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Epreuves oubliées #3 : Circuit des Trois Provinces

           De nos jours, la ville de Huy est sans aucun doute considérée par les fans de rallye belges comme une des capitales nationales de leur sport. Chaque année, début novembre, et pendant plusieurs semaines tout au long de l'automne, ils n'ont d'yeux que pour la cité mosane et ses environs. Ce statut envié qu'a la ville de Huy, ne date pas d'hier. Le Rallye du Condroz est une institution depuis la fin des années 70, et dans les années 50 et 60, les Douze Heures de Huy comptaient parmi les très gros rendez-vous de la saison belge des rallyes. A une époque, la ville de Huy était tellement importante que le Championnat de Belgique y faisait escale à deux reprises dans l'année ! Et c'est l'un de ces deux rendez-vous qui sera au centre du troisième épisode de notre série consacrée aux épreuves oubliées.

 

           Cela nous ramène à la fin des années 60. Aux environs du mois de mars, le championnat visite Huy chaque année depuis le milieu des années 50 déjà, à l'occasion des Douze Heures. Mais en 1967, une petite épreuve voit le jour, organisée entre autres par le Motor-Club de Huy et le Marche-Moto-Club. Il s'agit du Circuit des Trois Provinces. Comme le nom des équipes organisatrices le suggère, le tracé du rallye sillonne la région entre Huy et Marche-en-Famenne. Une région dans laquelle se rencontrent les frontières de trois provinces, celle de Namur, de Liège, et de Luxembourg. Après une première édition hors-championnat réussie, le Circuit des Trois Provinces se voit directement repris dans le giron du Championnat de Belgique des rallyes nationaux dès l'année 1968.  Et c'est donc en mai de cette année-là, environ deux mois après la victoire de Gilbert Stapelaere aux Douze Heures de Huy, que le gratin belge de la discipline se retrouve une seconde fois en bord de Meuse.

 

           Lors de cette édition 1968, Stapelaere est justement forfait. Chacune des absences de l'ogre anversois est une occasion rêvée pour les autres pilotes de se mettre en évidence. En l'occurrence, c'est Jean-Marie Jacquemin qui est le grand favori aux commandes de sa très belle Alpine-Renault A110. Copiloté par "Chavan", il s'élance avec le numéro 1 sur les portières. Il est suivi au départ par le Porschiste Norbert Van Huffel. Deux étapes spéciales jalonnent le long parcours qui serpentent les campagnes entre Huy et Marche. Il y a tout d'abord la spéciale de Gives, un grand classique parcouru à trois reprises, et ensuite la spéciale de Marcourt, dans le Bois Del Core, empruntée à deux occasions.

           Jacquemin et "Chavan" n'eurent pas la moindre occasion de confirmer leur statut de favoris, la mécanique de la belle Française les trahissant très rapidement. Van Huffel non plus ne figurait pas aux avant-postes, étant peu à son avantage sur les deux spéciales proposées. Et comme cela arrive souvent en région hutoise depuis plusieurs décennies, ce sont les locaux qui se taillèrent la part du gâteau. Le garagiste andennais Claude Collaer et sa copilote "Anita" décrochèrent la timbale avec leur Renault 8 Gordini. Ils s'imposèrent au détriment de l'équipage hutois Lacroix - Randaxhe, eux aussi en R8 Gordini, en tête tout au long de l'épreuve mais perdant 3 minutes après une crevaison en toute fin de parcours.

 

           C'est assez logiquement que le Circuit des Trois Provinces, tout comme les Douze Heures de Huy, figure toujours au calendrier belge en 1969. L'épreuve qui a lieu le week-end des 18 et 19 mai hérite même du statut international ! Le plateau est particulièrement relevé : Jean-Marie Jacquemin, "Christine", "Chavan", Rudolf Moortgat, Hermès Delbar, Jean-Pierre Gaban... Et cette fois, Jean-Marie Jacquemin ne laisse pas passer sa chance. Il s'impose, toujours au volant de l'Alpine-Renault A110. Il devance la Porsche 911 de Gaban et la BMW 2002 de Van Dijck. Moortgat (Cortina Lotus) et "Christine" (Alfa Romeo Spider) complètent ce top 5 de haut niveau.

 

           Malheureusement, seules ces trois éditions du Circuit des Trois Provinces eurent lieu. L'épreuve disparut en 1970 avant de sombrer dans un oubli quasi total. Et pourtant, il y a encore des personnes de nos jours qui cherchent à honorer la mémoire de ce rallye. Entre 2009 et 2011, des passionnés ont organisé une nouvelle version de cette épreuve, réservée aux voitures anciennes et dans un format uniquement d'orientation. Sur un parcours allant toujours de Huy à Marche, et passant par plusieurs hauts-lieux de l'épreuve d'antan, notamment par Marcourt.

           Et, comme pour les autres rallyes évoqués dans cette série des épreuves oubliées, si vous disposez d'archives ou d'images de ce Circuit des Trois Provinces, n'hésitez surtout pas à le faire savoir !


17/06/2015
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Epreuves oubliées #2 : Ronde Hainaut-Namur

          Pour ce deuxième épisode de la série consacrée aux épreuves oubliées, le thème sera plus que respecté puisque nous allons évoquer un rallye que peu de gens connaissent encore aujourd'hui. Ce fut même, à son époque,  un rallye dont beaucoup ignoraient l'existence ! Il y a deux grandes raisons pour lesquelles ce rallye n'a jamais eu l'aura qu'il aurait méritée. Tout d'abord, il s'agissait d'une épreuve située dans une région fort reculée géographiquement, éloignée des grandes villes et des grands axes, celle de Viroinval, au pays de l'escavèche et de Toine Culot. Ensuite, l'épreuve a longtemps eu un format particulier, à parcours secret avec une moyenne à respecter, qui n'était plus, dans les années 80 déjà, très en phase avec son époque. Cette épreuve, c'est la Ronde Hainaut-Namur. Il est d'ailleurs à déplorer que peu d'informations soient disponibles sur ce rallye. Hormis quelques rares articles souvent peu complets dans les magazines de l'époque, il n'en reste malheureusement plus grand chose...

 

           Il y avait déjà eu auparavant d'autres épreuves dans cette splendide région. Par exemple, vers 1975, l'Ecurie Bayard y organisa un rallye d'orientation appelé Rallye du Viroin. Plus tard eut aussi lieu la Ronde des Aigles, organisée par l'écurie du même nom, qui proposait déjà un format à parcours secret avec moyennes à respecter. C'est en 1979 que le Team Hainaut-Namur, l'équipe du carolo Franz Groux, récupère la place tout juste laissée par les Aigles. Ils reprennent la date en début de saison et le format de la Ronde des Aigles. Cette nouvelle Ronde Hainaut-Namur a même l'honneur d'ouvrir le championnat Interprovincial (le "CF" de l'époque) en 1979.

 

           Dans ses premières années, la Ronde Hainaut-Namur se déroulait donc essentiellement sur routes ouvertes, avec des moyennes horaires à respecter. Mais de temps à autre, l'organisateur proposait également aux concurrents des spéciales sur routes fermées. En 1979, l'épreuve était basée à Mazée et deux spéciales différentes étaient  au programme, à Niverlée et à Olloy. Cette édition fut remportée par l'équipage composé de Jacky Winkin et de Jean Dechesnes. Il faut remarquer que l'épreuve comptait pour le championnat hennuyer et s'appelait Hainaut-Namur, alors qu'elle se déroulait quasi intégralement sur la province de Namur, sur les entités de Viroinval, Doische et Philippeville le plus souvent. Cette particularité est bien sûr liée au nom et au lieu d'origine du club organisateur.

 

           En 1981, les organisateurs proposent un format très particulier ! L'épreuve débute par un parcours de concentration. Quatre lieux de départ sont proposés : Châtelineau (au "Bon Accueil"), Erquelinnes (au siège de l'écurie Yvo Grauls), Jambes (au siège de l'écurie Jemeda, aujourd'hui siège de l'AC Namur) et à Frasnes-lez-Couvin (au café "L'étape"). Le point de ralliement est situé à Philippeville et de là partent les boucles suivantes, communes, et à parcours secret bien évidemment.

            En 1983, José Lareppe, copiloté par Joseph Lambert, vient à la Ronde Hainaut-Namur en vue de préparer sa saison. Il y impose assez facilement son Opel Kadett GT/E sur un format qui est toujours entièrement basé sur la régularité et sans aucun secteur de vitesse pure.

 

           Ce genre de rallye secret est de plus en plus en désuétude dans les années 80, et les organisateurs de la Ronde Hainaut-Namur tarderont à faire évoluer leur épreuve. Il faudra attendre 1984, lors de la sixième édition, qui se déroule de nouveau dans le cadre du championnat interprovincial, pour que le rallye adopte résolument le format "à spéciales". Cette année-là, ce sont même 4 boucles de 6 spéciales qui sont au programme, au départ de Oignies-en-Thiérache où est situé le centre de l'épreuve. La boucle débute par la spéciale de Regniessart, tracé rapide qui se termine près de Nismes. La deuxième spéciale est celle de Neuville, bien connue du Bianchi Rally à l'époque et du Roger Sauvelon Historic Rally Festival (nom complet de l'épreuve...) aujourd'hui. La troisième spéciale, plus courte, est celle de Sovalbois, qui relie Villers-le-Gambon à Merlemont. La quatrième spéciale est celle de Sautour. La cinquième spéciale est celle de Dourbes, et, oui, il s'agit bien de celle reprise par le Bianchi entre 2011 et 2013 ! Enfin, la sixième spéciale est celle de Treignes.

           Le parcours est bien évidemment superbe, mais malheureusement le plateau est un petit peu maigre en quantité. De nouveau, l'épreuve est peu relayée dans les médias, même spécialisés. C'est le jeune espoir liégeois Michel Dumoulin qui l'emporte au volant de sa Ford Escort Mk2. Il bat l'Opel "Macona" (mélange artisanal entre une Ascona et une Manta) de l'équipage Emontspool - Den Tandt. Il s'agit vraisemblablement de la dernière édition de cette très belle épreuve, dont je n'ai en tout cas pu trouver aucune trace les années suivantes.

 

           Depuis lors, il y eut à quelques trop rares occasions d'autres épreuves organisées dans la région. Tout d'abord, le Rallye du Viroin au milieu des années 90, qui fut un court instant Interprovincial lui aussi. Et plus récemment, le Bianchi Rally qui s'était déplacé vers Couvin pour son retour, avant de disparaitre rapidement après quelques erreurs de "stratégie". Il est bien triste que ces contrées aient été, et soient toujours, tellement inexploitées par les rallyes.

           Il est aussi dommage que peu de traces de la Ronde Hainaut-Namur aient subsisté. Mais si l'un d'entre vous a de quoi compléter, ou corriger, cet article, qu'il se manifeste sans hésiter !

 


19/04/2015
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Epreuves oubliées #1 : Legend Jalhay Classic

                Voici le 1er volet d’une série consacrée aux épreuves oubliées. Ces épreuves qui ont un jour été sous les feux de la rampe… ou qui ne l’ont parfois jamais été ! Pour débuter cette série, nous faisons un retour en arrière pas si long, de 7 ans jour pour jour. Au samedi 22 mars 2008 pour être exact.

 

                Replaçons le contexte. Nées en 2006, les Legend Boucles de Spa connaissent une explosion fulgurante. Le concept de rallye de régularité sportive pour voitures historiques commence à susciter beaucoup d’intérêt dans le reste du pays. C’est notamment le cas auprès du Karting Club de Francorchamps. Novices dans l’organisation d’un rallye d’envergure, les membres de ce club décident de créer en 2008 le Legend Jalhay Classic. Le concept est le même que pour les Boucles de Spa. Ici, l’épreuve a pour but de reprendre le parcours du Rallye des Hautes-Fagnes et d’en faire un rallye renouant avec son histoire mythique. Mais il y a un élément que les organisateurs semblent avoir oublié de prendre en compte et qui va clairement jouer en leur défaveur. Le Rallye des Hautes-Fagnes existe encore… Il s’appelle JMC Rallye et a lieu chaque année en octobre sous l’égide de l’ASAF. Cela veut dire que le Legend Jalhay Classic va emprunter des spéciales déjà parcourues dans l’année par une autre épreuve !

                Les spéciales prévues lors de ce Legend Jalhay Classic sont Fouir et Arbespine, deux spéciales du JMC Rallye, Ster, Francorchamps et Rivage, en partie utilisées une semaine plus tôt lors de l’East Belgian Rally, Nivezé, un classique du Rallye des Hautes-Fagnes, et Arimont, un autre classique qui n’a plus été parcouru depuis 1998 ! 7 belles spéciales différentes, mais dont 5 sont déjà parcourues une autre fois dans l’année… La neige est au rendez-vous de cette première édition. Un atout qui attire certains spectateurs hésitants, mais qui ne fera pas que du bien à l’épreuve non plus…

 

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                Le départ se fait au petit matin dans le splendide cadre du barrage de La Gileppe, sous la neige. De bonne augure. Malheureusement, les choses prennent rapidement une autre tournure. En raison de cette neige, des véhicules d'intervention n'ont pas pu accéder aux deux premières spéciales à Francorchamps et Rivage et celles-ci doivent être annulées. Le rallye ne débute donc vraiment que vers midi ! Mais très vite, l'aspect sportif reprend le dessus. Il faut dire que la tête de la course se joue entre Jean-Pierre Vandewauwer (Lancia Beta Montecarlo) et Pascal Gaban (Opel Kadett GT/E). Et derrière, on retrouve même un certain François Duval en Toyota Corolla AE86.

               Un trouble-fête vient cependant se mêler à cette bagarre en tête. Il s'agit de Christian Jupsin, l'actuel organisateur du Spa Rally, copiloté par son fils Florian en Opel Manta. Mais en début de soirée, un fait de course vient mettre fin à la belle histoire. A Nivezé, Didier Noirhomme accroche sa belle MG B à une grosse pierre après avoir été gêné par de la buée. La voiture obstrue la route et la spéciale est neutralisée pour les derniers concurrents. C'est notamment le cas pour les Jupsin qui héritent d'un temps forfaitaire pénalisant qui les écarte de la lutte pour le podium.

 

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               Finalement, c'est Jean-Pierre Vandewauwer qui s'impose, devant Pascal Gaban et la Mini Cooper volante du régional François De Spa. François Duval termine quatrième, devant la Porsche de Daniel Reuter et la famille Jupsin, finalement sixième. Pour Christian Kelders, l'aventure s'est terminée en début de soirée à Ster où sa Porsche s'est un peu trop écartée de la bonne trajectoire. Là aussi, la spéciale a du être neutralisée, avec beaucoup de confusion. Signalons aussi la victoire de Jean-Paul Bertrand en Escort dans la catégorie Classic.

 

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                Le rallye n'aura finalement eu lieu qu'à une seule et unique reprise, les organisateurs ayant rapidement décidé de jeter l'éponge. Mais la plupart des équipages et des spectateurs présents ce samedi 22 mars 2008 gardent malgré tout un souvenir impérissable de leur journée. En raison des conditions météorologiques hivernales ayant rendu la course spectaculaire, mais aussi en raison du déroulement parfois chaotique de celle-ci. Un rallye qui aura finalement bien mérité son nom de "Legend".

 

                 Et ce Legend Jalhay Classic 2008 ce fut aussi :

  • Armand Fumal sur la BMW M3 de Francis Lejeune.
  • Une rarissime Audi Sport Quattro engagée par Joseph Paisse en Classic.
  • Des spectateurs escaladant les clôtures du circuit de Francorchamps pour sortir de l'enceinte, fermée après le passage d'une spéciale !
  • Des routes parfois seulement fermées par une barrière Nadar... dans l'esprit de la grande époque !
  • Le retour d'Arnaud Clause en Ford Escort Mk2.

 

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22/03/2015
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